Résumé : Nés dans les années 1980, les partis verts européens se profilent comme des acteurs électoraux aux destins très divers. Dans les démocraties consociatives, ils se sont imposés comme des partis politiques pertinents. Pour autant, ils sont confrontés au plafond de verre électoral des 10%. S’ils s’affirment également dans certains pays d’Europe du Nord, les partis écologistes sont des organisations faibles voire insignifiantes en Europe méridionale, centrale et orientale. Au terme d’une analyse des performances électorales au cours des quarante dernières années, les partis verts européens apparaissent donc confrontés à deux défis : franchir un plafond de verre là où ils ont acquis une certaine visibilité et devenir des acteurs significatifs dans les nombreux pays qui sont encore pour eux des terres de mission. Sous l’angle de la sociologie électorale, et sur la base de la European Social Survey (2012), l’électorat vert peut toujours être analysé comme un groupe partageant des caractéristiques qui les distinguent des électeurs des autres partis etc e au-delà des frontières nationales. Au plan sociodémographique, les jeunes, les athées et agnostiques, les femmes, les citadins et les citoyens au capital éducatif élevé sont plus susceptibles de soutenir des partis écologistes. Ainsi, le vote vert peut être vu comme un vote basé sur une thématique qui transcende l’ancien clivage de classe. Enfin, les électeurs verts ont un profil militant spécifique puisqu’ ils sont clairement plus impliqués dans les nouvelles formes de participation politique enracinées dans le mouvement New Politics.