Résumé : La crise financière de 2008 et la recherche de ses causes profondes a donné un nouvel élan au paradigme marxiste. Cette recherche offre une analyse marxiste des trajectoires des organisations syndicales en Belgique, ainsi qu'une analyse organisationnelle inspirée de Mintzberg. Les apports principaux de l'analyse marxiste sont la prise en compte de l'historicité des organisations, de l'importance de l'idéologie et particulièrement des luttes idéologiques qui se déroulent au sein et en dehors des organisations.Les deux organisations étudiées sont les organisations syndicales chrétienne (ACV-CSC) et socialiste (ABVV-FGTB). L'origine de ces organisations repose sur un conflit d'intéret radical entre le capital et le travail. De plus, elles disposent d'une profondeur historique de plus d'un siècle, se développent dans une démocratie consociative qui privilégie le consensus au conflit, et construisent une architecture de concertation sociale dont l'évolution permet d'interroger le rôle de l’État.Les résultats de cette recherche prennent la forme d'hypothèses théoriques, vérifiées dans les cas étudiés, illustrant les apports d'une analyse marxiste, davantage dialectique et orientée sur l'analyse de classe, qui permet d'accorder davantage d'importance au rôle et à l'influence de l'idéologie au sein et en dehors des organisations.Ces hypothèses dessinent trois types de trajectoires futures pour les organisations syndicales en Belgique. La trajectoire qui sera suivie ces prochaines années dépend fortement de la façon dont les organisations syndicales – aux différents niveaux de l'organisation, opéreront un travail idéologique de recentrage sur le clivage de classe.