Article révisé par les pairs
Résumé : L’exil des parents et grands-parents sahraouis de Jemia inspire à J.M.G. Le Clézio la rédaction du roman Désert, et de Gens des nuages, récit à deux mains de leur voyage sur les traces de ces nomades Aroussiyine. Fondés sur la transmission du souvenir personnel au regard de l’Histoire, ces textes illustrent le déploiement d’une « postmémoire » (Hirsch). Cette mémoire familiale adopte, selon nous, une forme essentiellement spatiale, qui pourrait être schématisée par l’idée de « tourbillon » (Benjamin). Entre répétition, renouvellement et résonance, les métaphores de la spiralité s’imprimeraient dans un rythme subjectif, calqué sur le déplacement des tribus dans l’espace désertique, et une trame narrative de laquelle disparaît l’auteur. Telle est l’hypothèse que cette contribution entend vérifier à partir d’une analyse textuelle, empreinte des notions propres aux études mémorielles.