Article révisé par les pairs
Résumé : Cet article présente la première étape d’une recherche en cours portant sur l’évolution des interactions professionnelles entre les professionnels des relations publiques (relationnistes) et les journalistes du milieu artistique et culturel au Québec. Empreint d’une forte préoccupation assumée pour le maintien et le développement social de la sphère des arts et de la culture, ce milieu est traversé de coopérations plus ou moins tacites qui modèlent la répartition des rôles entre les groupes professionnels en jeu, notamment sur le plan de la communication publique. Dans ce contexte, quelles stratégies régissent les interactions entre relationnistes et journalistes au fil du temps et comment se manifestent-elles ? Partant de l’hypothèse d’une reconfiguration des interactions professionnelles entre relationnistes et journalistes, et à travers l’analyse des postures discursives des acteurs sociaux à l’égard de leurs pratiques professionnelles, la recherche menée tente de mettre en lumière les compétences réciproques et spécifiques que s’approprient les deux groupes professionnels, les transferts de normes et de savoir-faire à l’œuvre, ainsi que les perceptions de rôles et du changement de part et d’autre. Elle s’inscrit dans une perspective socio-historique allant des années 1970, marquées par une accentuation de la présence régulière des relationnistes dans les organisations et, de fait, de leur influence dans les discours publics, jusqu’à l’utilisation des nouvelles technologies numériques, des médias socionumériques en particulier, dans les années 2010. L’étape menée, à visée exploratoire, s’attache à ces derniers et montre deux potentiels déplacements de rôles liés aux relations avec les publics et à la position de ceux-ci : un déplacement des figures du commentateur et du médiateur ainsi qu’un déplacement de la figure de l’initiateur de parole.