Résumé : Cette thèse porte sur les chaînes opératoires de la poterie et de la métallurgie dans la région du lac Inlé au Myanmar et plus particulièrement sur les dynamiques sociales et les collectifs dans lesquels s’inscrivent les artisans. Il s’agit de comprendre comment fonctionnent ces communautés et comment s’articulent ces collectifs. En d’autres termes, il faut répertorier et expliquer les choix techniques opérés par les artisans en les situant dans leur contexte historique, social, économique et religieux afin de comprendre les dynamiques de constitution du sens et de transformation de ces pratiques techniques. Pour ce faire, il faut cerner les effets de l’action directe de l’artisan (ce qu’il fait, comment il le fait et pourquoi), mais également les effets indirects de cette action (ce qui soutient l’artisan et sa pratique, ce qui agit sur son corps, ce qui guide son action).Afin de remplir ces objectifs, une importance particulière sera donnée à l’observation et la récolte des diverses chaînes opératoires rencontrées et de leurs alternatives fonctionnellement équivalentes ainsi que leur distribution spatiale. Je m’attèlerai à mettre en évidence les modes d’entrée au sein de ces carrières (la manière de devenir artisan), ainsi qu’à décrire la répartition des tâches et à identifier les différents types d’organisation du travail dont sont l’objet ces diverses chaînes opératoires. Pour chacune de ces chaînes opératoires, j’envisagerai également les différentes échelles (spatiales, sociales, temporelles et typologiques) auxquelles se déploient ces pratiques ainsi que la question du transfert et de la mise en œuvre concrète de ces connaissances et savoir-faire techniques. Tout ceci va me permettre de dégager plusieurs collectifs faisant sens pour les artisans et la manière dont ils s’articulent les uns aux autres afin de composer ensemble un espace social.