Résumé : Cette thèse propose une analyse qualitative de 205 dossiers du parquet jeunesse-famille de Bruxelles, sur les années 1966 à 2006. L'objectif est de comprendre la logique des renvois, par des membres des la familles, de conflits entre les parents et les enfants. Ces conflits ont été nommés "éducatifs" en référence d'une part qu'ils ont lieu entre parents et enfants, et qu'ils n'ont pas été qualifié pénalement. Après avoir situé le sujet dans un cadre historique et sociologiques des liens entre famille et autorités publiques, une approche méthodologique originale qui tente de respecter la nature judiciaire du matériau est présentée. L'analyse, en deux temps, conclut que les conflits éducatifs renvoyés aux autorités publiques montre l'existance d'une économie morale entre parents et enfants dont les ruptures des attentes muttuelles, notamment dans les discussions par rapport à la reproduction sociale des famillet et des stratégies de résistances des adolescents, créent des conflits. Ces conflits sont renvoyés aux autorités publiques, souvent plus "par défaut" qu'en ayant une demande plus précise. En s'appuyant sur le concept de la conscience du droit, il s'avère que les familles témoignent d'un role des autorités publiques, de la police plus particulièrement, en grande partie au service des familles. Au final la thèse s'intéroge sur la part privée ou publique de la vie familiale, ainsi que des attentes des familles, souvent de classes populaires, à l'égard des autorités publiques.