Ouvrage auteur unique
Résumé : Les notions rendues en langue française par le substantif "mensonge" et par le verbe "mentir" apparaissent rarement dans les textes de droit positif d'Europe continentale : la réprobation de la transgression d'un devoir moral de sincérité est certes générale mais ne s'exprime guère en termes techniques du lexique juridique. Abstraites de figures juridiques complexes - telles le faux ou le dol - et donc réduites à leur dimension élémentaire, ces notions demeurent en-deçà du seuil d'incrimination juridique : leur condamnation morale n'est donc pas transposée en condamnation juridique. Comment expliquer ce paradoxe ? L'essai se propose d'examiner les sources juridiques et littéraires romaines antiques de cette contradiction bimillénaire.