Résumé : Les lymphœdèmes secondaires au traitement du cancer du sein représentent une des comorbidités majeures de l’adénomectomie axillaire. L’exérèse des lymphonœuds axillaires est pointée comme la cause évidente de l’apparition du lymphœdème. Elle semble être une condition nécessaire, mais non suffisante, pour que les patientes développent un lymphœdème secondaire. Les patientes opérées selon la même procédure chirurgicale et affectées d’un lymphœdème secondaire peuvent être catégorisées en deux groupes : l’un présentant un œdème caractérisé par le signe du godet marqué et une réponse rapide aux bandages compressifs, l’autre montrant les signes inverses. Nous posons l’hypothèse que parmi les causes intercurrentes à la genèse du lymphœdème secondaire au traitement du cancer du sein, la procédure chirurgicale du creux axillaire peut induire des perturbations intermittentes de l’hémodynamique de la veine axillaire et provoquer une hyperfiltration d’amont. Notre travail montre que l’exérèse de tout ou partie de la lame cellulo-adipeuse qui contient les lymphonœuds et l’ouverture de la gaine axillaire, modifie les conditions biomécaniques de la veine axillaire, lorsque le bras est ballant le long du corps, ayant pour conséquence une occlusion partielle et intermittente de cette veine, ce qui détermine aux distalités du membre une augmentation de la filtration. Cette occlusion intermittente provoque un épaississement réactionnel local de l’endothélium veineux et induit à terme le développement d’un réseau veineux collatéral superficiel visible sur le thorax à l'aide de l'imagerie par thermographie à infrarouges lointains. Après avoir démontrer l’existence clinique de l'occlusion intermittente par différentes méthodes expérimentales et cliniques, nous avons proposer à la fois des moyens diagnostiques simples et initier une proposition de traitement chirurgical visant à rétablir de meilleures conditions hémodynamiques veineuses qui pourraient contribuer à la décongestion partielle du membre.