par Corten, Olivier
Référence Revue québécoise de droit international, 2016, page (19-42)
Publication Publié, 2016
Article révisé par les pairs
Résumé : Cette étude se concentre sur l’actualité paradoxale du positivisme juridique, qui est illustrée à partir d’un épisode de la série télévisée Star Trek. D’un côté, dès qu’il s’agit de proposer une interprétation du droit existant et de prétendre convaincre la « communauté des internationalistes », on recourt encore souvent, si pas systématiquement, à une pensée et à un raisonnement de type positiviste. Le positivisme offre un système de pensée, un cadre de référence fait de prémisses, de formules et de techniques, bref une science, permettant à des personnes avec des pensées, des cultures et des valeurs différentes ou opposées de dialoguer et le cas échéant de se mettre d’accord sur des conclusions normatives. Mais, d’un autre côté, le positivisme, s’il caractérise largement le discours ou la motivation juridique, qui intervient « en aval », n’est d’aucun secours pour dicter, en « amont », la prise de décision. En ce sens, plus personne n’est depuis longtemps « positiviste », si l’expression signifie la croyance que l’interprétation et l’application du droit puisse s’opérer de manière rationnelle, objective et neutre, et donc sans que n’interviennent des jugements de valeurs ou d’opportunité.This article’s focus is in on the paradoxical actuality of legal positivism, illustrated through an episode from the televised series Star Trek. On the one hand, when it comes to proposing an interpretation of existing law and to convincing the “community of internationalists”, the positivist thought and reasoning is often used, if not systematically. Positivism offers a system of thought, a framework of premises, formulas and techniques, in brief a science, allowing to persons with different or opposing thoughts, cultures and values to discuss and the case being, to agree on normative conclusions. However, on the other hand, positivism, largely characterizing legal discourse or motivation that intervenes largely in a “downstream” manner, is not useful in order to dictate, in an “upstream” manner, decision making. Therefore, no one has been “positivist” for a long time now, if the expression means the belief that the interpretation and implementation of law can operate in a rational, objective and neutral manner, and thus without any judgement of values or opportunity intervening.Este estudio se concentra sobre la actualidad paradójica del positivismo jurídico, que es ilustrada a partir de un episodio de la serie televisiva Star Trek. De un lado, tan pronto como se trata de proponer una interpretación del derecho existente y de pretender convencer la " comunidad de los internacionalistas ", recurrimos todavía a menudo, si no sistemáticamente, a un pensamiento y a un raciocinio de tipo positivista. El positivismo ofrece un sistema de pensamiento, un marco de referencia hecho de premisas, fórmulas y técnicas, en resumen una ciencia, permitiéndoles a personas con pensamientos, culturas y valores diferentes u opuestos de dialogar y si llega el caso de ponerse de acuerdo sobre conclusiones normativas. Pero, por otra parte, el positivismo, si ampliamente caracteriza el discurso o la motivación jurídica, que interviene "río abajo", no es de ningún socorro para dictar, en "anterior", la toma de decisiones. En este sentido, más nadie es "positivista", si la expresión significa la creencia para que la interpretación y la aplicación del derecho pueda producirse de manera racional, objetiva y neutra, y sin que intervengan juicios de valores o de oportunidad