par Janne, Henri
Référence Bulletin de l'Université libre de Bruxelles et de l'Union des anciens étudiants, 341, page (1-7)
Publication Publié, 1967
Article sans comité de lecture
Résumé : A l’inverse de certains [qui] limitent l’acception du libre examen à une méthode de pensée : le doute méthodique, […] à une attitude intellectuelle hypercritique, Henri Janne propose d’étendre le libre examen à tous les domaines. Le libre examen serait donc recherche militante, critique et autocritique refusant toute limitation. Il porte ensuite la réflexion sur le terrain moral. A partir de là, le libre examen consiste à chercher sincèrement la vérité selon ses moyens en donnant toujours à la raison la priorité mais pas nécessairement l’exclusivité, refuser toute limitation à la recherche et toute intervention d’une autorité quelle qu’en soit la nature, diffuser les vérités acquises et les vivre réellement par son action. Pour Janne, c’est l’attitude morale accompagnant le libre examen qui lui confère sa spécificité et évite de le confondre avec le rationalisme, le courant de démocratisation des études, l’expansion de la recherche et de la culture, etc. Le nœud du libre examen, au plan de la personne, ce sont la conviction, la volonté et le choix d’être seul responsable et créateur ou recréateur de sa propre pensée avec le devoir d’y conformer son action sans provocation mais sans faiblesse. Il interroge ensuite le « cléricalisme » dans le monde moderne tout en posant que ce n’est plus une question de vie ou de mort comme avant la première guerre mondiale…Pour montrer que le libre examen est une attitude positive indispensable au progrès de l’humanité, Janne évoque ensuite quelques traits qui marquent la « société nouvelle » en gestation sous nos yeux. Il conclut que le libre examen est la seule attitude intellectuelle et morale qui puisse vaincre les tendances au conditionnement et à l’aliénation que recèle la mutation de notre société.