par Brogniez, Laurence
Editeur scientifique Laoureux, Denis
Référence Femmes artistes, Les peintresses en Belgique (1880-1914), Silvana Editoriale, Milano, Ed. 1, page (84-95)
Publication Publié, 2016
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : Les femmes ont participé à la réflexion esthétique sur l’art de leur temps, et se sont risquée à l’exercice du « salon » – compte rendu d’exposition – même si leur discours est minoritaire dans la masse impressionnante de la critique d’art produite par les hommes au XIXe siècle. Cette production critique, tantôt engagée en faveur du combat des femmes, tantôt pourvoyeuse de clichés, a donné lieu, depuis quelques années, à quelques études . Le champ belge a été jusqu’ici peu investigué mais l’on peut pointer quelques personnalités qui mériteraient d’être étudiées de manière plus approfondie. On peut remarquer que la femme critique affronte finalement les mêmes préjugés que la femme artiste quant à la légitimité ou les compétences. Longtemps la faculté d’élaborer un discours théorique a en effet été déniée aux femmes, et par là même, la possibilité d’exercer le rôle de chefs de file, d’autorités intellectuelles ou d’innovatrices. Nombre de plumes féminines cherchèrent, par diverses stratégies, à contourner les obstacles imposés leurs ambitions. Les salonnières savent qu’on attend d’elles un discours piquant où s’exercent la légèreté, la raillerie, la moquerie, la médisance « propres » à leur sexe : cherchant à s’en démarquer, elles n’osent toutefois revendiquer le sérieux et le professionnalisme dont la critique d’art pourrait à juste titre se réclamer. Le spectre de la « femme savante » semble toujours, au XIXe siècle, constituer un repoussoir efficace.