Article révisé par les pairs
Résumé : | La question de la distribution interétatique des ressources financières prévues en soutien àl’adaptation des pays en développement sous la Convention-cadre des Nations Unies sur leschangements climatiques (CCNUCC) a fortement attiré l’attention tant dans les débatsacadémiques que dans les négociations politiques internationales. Quels sont les paramètresdevant guider l’allocation de ces financements ? Des considérations d’équité et d’efficience sontprésentes dans le texte de la CCNUCC (1992) et dans différentes décisions prises par la Conférencedes Parties à la Convention. Il est cependant tout à fait apparent que des notions d’équitédominent dans ces textes pour ce qui concerne l’allocation du financement de l’adaptation. Pourcertains observateurs, cette prééminence des questions d’équité serait due à la difficultéd’évaluer l’efficience des actions d’adaptation. Il est vrai que l’incertitude relative aux évolutionsclimatiques futures et aux trajectoires d’exposition et de vulnérabilité contraintfondamentalement l’étude de cette question. Cependant et comme nous le mettons en évidencedans le présent article, l’évaluation de la vulnérabilité des différents pays – c’est-à-dire de leursbesoins en matière d’adaptation – est tout aussi complexe. À notre sens, l’importance accordée au critère d’équité dans l’allocation des financements internationaux visant l’adaptation doit plutôtêtre comprise comme étant le reflet de choix éthiques, d’essence normative. Le présent article aprécisément pour objectif de mettre en lumière ces choix normatifs et d’en examiner lesmanifestations dans les pratiques allocatives des fonds multilatéraux dédiés au financement del’adaptation – des fonds largement considérés comme des « laboratoires » des efforts en lamatière. |