par Van Campenhoudt, Marc 
Référence La traduction et l'interprétation à la croisée des chemins (19-20/11/2015: Université St-Louis et Université catholique de Louvain)
Publication Non publié, 2015

Référence La traduction et l'interprétation à la croisée des chemins (19-20/11/2015: Université St-Louis et Université catholique de Louvain)
Publication Non publié, 2015
Communication à un colloque
Résumé : | L’intégration des écoles de traducteurs et interprètes dans les universités belges fait désormais de la terminologie un champ d’étude scientifique digne de considération ; ce dont plus grand monde ne doutait, il est vrai. Jusqu’à présent elle n’était guère enseignée que dans plusieurs de ces écoles, au nord comme au sud du pays. Certaines ont, par ailleurs, soutenu de longue date l’existence de centres de recherche très actifs à l’échelle internationale. La terminologie constitue, selon les points de vue, un embranchement de la lexicologie, une science autonome ou encore une discipline auxiliaire utile à l’exercice d’une profession. En Catalogne, au Québec ou au quai Conti, elle serait le fer de lance de l’aménagement linguistique. Avec la traductologie, elle est désormais appelée à se développer en Belgique dans le cadre de facultés où elle pourra se nourrir d’échanges avec d’autres disciplines des sciences du langage dont elle partage de nombreux concepts. Un semblable mouvement d’enrichissement mutuel s’est observé dans les nombreux pays où les cursus de traduction-interprétation ont rejoint l’université.Il ne faut pas en faire mystère : la terminologie est déjà assez ancienne pour être traversée par des querelles d’écoles. Peu influencés par « la geste wüstérienne », les terminologues belges ne seront pas nombreux à prétendre avoir inventé une discipline suis generis. Ils sont le plus souvent des philologues et des linguistes « perdus » dans des écoles de traduction et arrivés à cette matière par le biais de la lexicologie, de la sémantique, de la linguistique de corpus ou encore de l’ingénierie linguistique. Leur sujet d’étude n’intéresse guère les traductologues et semble souvent rébarbatif aux yeux des traducteurs, qui sont le plus souvent des consommateurs de bases de données terminographiques et, parfois, des terminographes de fortune. Un hiatus évident existe entre l’enseignement et les pratiques réelles sur le terrain, où tout problème de sémantique lexicale ou d’équivalence est qualifié de « terminologique » et doit être résolu dans l’urgence.La distinction entre terminologie et terminographie épouse très bien celle opérée de longue date entre lexicologie et lexicographie. Là aussi, le hiatus peut être profond entre le lexicologue formé à l’école de dame philologie et le lexicographe, souvent improvisé, parfois bien inspiré, et désormais marchandisé. Nombre d’auteurs de dictionnaires spécialisés, mono ou multilingues, sont avant tout des comptables, des médecins, des juristes, des aviateurs… et leurs méthodes sont très souvent plus proches de la lexicographie et de l’encyclopédie que de la terminographie. On parle alors pudiquement de « lexicographie spécialisée ». À la vérité, les terminographies véritables, dotées d’un minimum de contenus linguistiques et aptes à garantir l’équivalence au traducteur, sont aussi rares que précieuses. |