Résumé : Les recherches archéologiques ont été initiées en Côte-d’Ivoire au cours de la première décennie du XXe siècle. Ces recherches ont ensuite évolué très faiblement avec des phases de stagnation (1960-1969 et 1990-2009) et des phases de reprise (1970-1989 et 2010-jusqu'à présent). Du fait de leur faiblesse, ces études archéologiques ont amené des résultats fragmentaires et l'histoire précoloniale de la Côte-d’Ivoire reste plus mal connue que celle des pays avoisinants. Les tentatives de reprises amorcées depuis 2010 par le Département d’Archéologie de l’ISAD sont contrecarrées par l’inadéquation et l’insuffisance de la législation archéologique actuelle et par la destruction massive des sites sur les nombreux chantiers de constructions d’infrastructures en cours. Le premier niveau de protection étant la loi, la petite communauté d'archéologues ivoiriens avait besoin de rassembler des preuves concrètes sur la destruction des sites archéologiques pour appuyer leurs arguments auprès des responsables des évaluation environnementales (ÉE) et plaider auprès des décideurs politiques nationaux pour l'amendement ou l'adoption de nouvelles lois plus soucieuses du patrimoine archéologique. Cette recherche devrait répondre à leurs attentes. Nous avons d'abord cherché à comprendre l’organisation et le fonctionnement des recherches archéologiques en Côte-d’Ivoire. Ensuite, à partir de cette analyse, nous avons tourné nos regards sur les pratiques, les causes profondes et les effets du phénomène de destruction des sites archéologiques par les chantiers en cours. Au vu des résultats de l'étude de l’organisation des recherches et au vu la destruction des sites, le développement de l’archéologie préventive est la solution que nous préconisons. EIle devrait permettre à la fois l'étude des sites menacés et le développement des recherches archéologiques en Côte-d’Ivoire.