par Melotte, Patricia ;Licata, Laurent
Référence Congrès de l'Association Internationale de Psychologie du Travail de Langue Française
Publication Non publié, 2016-07-13
Communication à un colloque
Résumé : Que ce soit dans les domaines privés ou professionnels, le sexisme est omniprésent dans nos sociétés occidentales et ses conséquences délétères sur les femmes qui le subissent ont été démontrées (Swim & Hyers, 2009). Face à de telles situations, les femmes développent différentes stratégies. Parmi celles-ci, la confrontation consiste à exprimer son insatisfaction par rapport à un comportement discriminant face à la personne responsable de cette discrimination (Kaiser & Miller, 2004). Peu d’études se sont intéressées aux interactions sexistes et aux processus qui mènent les femmes à confronter un propos sexiste. Elles montrent qu’en général, les femmes ne parviennent pas à confronter les auteurs du préjudice (Swim & Hyers, 1999 ; Woodzicka & LaFrance, 2001). Dans notre étude, nous nous intéressons aux émotions ressenties par les femmes et à leur réaction aux deux composantes du sexisme ambivalent : le sexisme hostile (SH) et le sexisme bienveillant (SB) (Glick & Fiske, 1997). Pour cela, nous simulions un entretien d’embauche : les participantes (N=138) étaient face à la vidéo d’un recruteur présentant le profil du poste et donnant un avis sexiste (soit SH, soit SB) sur l’intérêt de la présence des femmes dans son équipe (dans une troisième condition, le recruteur n’avait pas de propos sexiste). Leur réponse, adressée au recruteur, était enregistrée. Les participantes répondaient ensuite à un questionnaire. Les résultats suggèrent que les femmes confrontent plus facilement l’auteur du préjudice lorsque ses propos relèvent du sexisme hostile. De plus, le sentiment de colère est plus élevé face aux propos relevant du sexisme hostile par rapport aux deux autres conditions. Enfin, dans la condition SH, la colère prédit la réaction : plus l’intensité de la colère est grande, plus la participante a tendance à confronter le recruteur. Les possibilités d’application de ces résultats dans le cadre d’interventions destinées à favoriser la confrontation avec le sexisme seront envisagées.