par Moehler, Carine;Piet, Grégory;Zaccai, Edwin
Référence Courrier hebdomadaire CRISP, 2257
Publication Publié, 2015
Article révisé par les pairs
Résumé : Le changement climatique constitue une thématique politique relativement récente dans les agendas politiques et électoraux. Souvent, dans le grand public, la question climatique est perçue à travers la médiatisation des grands sommets des Nations Unies consacrés à cette problématique (Rio de Janeiro en 1992, Kyoto en 1997, Copenhague en 2009, Paris en 2015, etc.). Mais les positions que défendent les différents pays lors de ces réunions ont bien entendu été préalablement construites, entre autres, sur les scènes nationales.Les partis politiques sont à la fois les reflets des opinions publiques et les initiateurs des régulières redéfinitions des orientations politiques qui entourent la thématique du changement climatique. Ils filtrent également les demandes politiques de la société civile qui paraissent compatibles avec leur programme et leur faisabilité, et les transforment. Aux États-Unis, la polarisation politique autour de la question du changement climatique est aisément détectable. Qu’en est-il en Europe ? L’opinion publique s’y déclare majoritairement convaincue de la réalité de changements climatiques d’origine anthropique et la trouve préoccupante, même s’il existe une part significative de la population qui en doute. Ce scepticisme se traduit-il toutefois dans les programmes électoraux de certains partis politiques, à l’instar de ce que l’on constate aux États-Unis ? Telle a été la question à la base du présent Courrier hebdomadaire. Annonçons cependant d’emblée que ce que nous désignerons ici par « climato-scepticisme », au sens strict de mise en doute du changement climatique d’origine humaine, n’est qu’un aspect assez partiel de cette étude. Nos résultats révèlent en effet que cette position climato-sceptique est extrêmement minoritaire parmi les formations politiques d’Europe.