Résumé : Ce mémoire porte sur la pratique singulière d’artistes femmes qui ont choisi de mettre en scène le corps féminin dans leurs œuvres performatives et vidéos. Deux hypothèses sont approfondies : la manière dont les femmes artistes ont utilisé ce corps féminin, puis comment cette pratique permet le développement d’un discours politique et féministe. Le premier chapitre est consacré au contexte des années 1970 marquées simultanément par les mouvements de libération des femmes et la montée des théories féministes, et par le développement et la démocratisation du médium vidéo. Une présentation des théories féministes en art permet de comprendre comment les artistes sont allées vers une nouvelle représentation du corps féminin, et quelles sont les différentes caractéristiques de cette nouvelle image. Ceci introduit naturellement le médium vidéo qui s’est imposé comme le plus adéquat pour représenter les corps en mouvements. Animées par un sentiment féministe et par l’envie de s’exprimer sur des évènements sociétaux, des grandes artistes sont représentatives de ce « mouvement ». Quelques-unes de leurs œuvres jalonnent ce chapitre.Les chapitres suivants sont consacrés à l’analyse de trois artistes : Sanja Iveković, Mona Hatoum et Shirin Neshat. Leur biographie, le contexte de leur pays, ainsi que trois de leurs œuvres y sont présentés. Si toutes trois mettent en scène le corps féminin dans des œuvres vidéos, performatives et même photographiques, chacune développe des particularités qui se rattachent à leur histoire personnelle et leur environnement. Elles entretiennent des rapports différents avec le corps féminin, ce qui se ressent dans l’utilisation qu’elles en font dans leurs œuvres. Des liens avec les artistes précédemment citées illustrent ces pratiques variées. Néanmoins, toutes ces femmes artistes se servent du corps comme le moyen d’expression d’un art engagé et féministe.