Résumé : Introduction –Un temps de sommeil court est un facteur de risque potentiel d’obésité aujourd’hui largement documenté, susceptible de toucher particulièrement les populations précaires. L’objectif principal de ce travail était d’étudier l’association entre un temps de sommeil court et le risque d’obésité chez les femmes recourant à l’aide alimentaire en France.Méthodes –Le temps de sommeil total (TST) a été mesuré au moyen d’un agenda de sommeil permettant de différencier précisément le temps passé au lit (TPL) et le TST. L’association entre un TST très court et le risque d’obésité a été analysée par des régressions logistiques multivariées.Résultats –Plus d’une femme sur 10 (11,6%) avait un temps de sommeil particulièrement court (TST<5 heures). La prévalence de l’obésité était très élevée parmi les femmes ayant un TST<5 heures : 55,6% contre 32,6% (p<0,05) pour celles avec un TST≥5 heures. Après ajustement sur les facteurs sociodémographiques, dormir moins de 5 heures était significativement associé au risque d’obésité (données de corpulence mesurées) parmi les femmes.Conclusion –L’association entre un temps de sommeil court et l’obésité mesurée mise en évidence dans notre analyse montre l’importance d’une prévention globale de l’obésité dans les populations précaires intégrant la prise en compte du sommeil. Ces résultats sont à confirmer par d’autres études menées sur des populations similaires.
Introduction –Short sleep duration is a well-documented obesity risk factor that may affect particularly socioeconomic disadvantaged populations. Our main objective was to assess the association between short sleep duration and obesity in women who resort to food aid in France.Methods –Total sleep time (TST) was measured through sleep logs allowing to differentiate TST from time in bed (TIB). Association between short sleep duration and the risk of obesity was identified through multivariable logistic regressions.Results –More than 1 out of 10 women (11.6%) had a particularly short sleep duration (TST<5 hours). Obesity frequency was very high among women that slept less than 5 hours: 55.6% vs. 32.6% (p<0.05) in those who slept 5 hours or more. After adjustment for socioeconomic factors, sleeping less than five hours was significantly associated with the risk of obesity (measured corpulence data).Conclusion –The association between short sleep duration and the risk of obesity identified in our analysis shows the importance of a global obesity prevention including sleeping, in socioeconomic disadvantaged populations. These results must be confirmed in other studies carried on similar populations.