Résumé : L’étude fournit un panorama exhaustif de la facture du piano dans les provinces belges. Elle s’étend de 1761, année de la première référence écrite au piano, à 1851, date jalon marquée par l’industrialisation progressive des techniques et la standardisation des modèles. Entre ces deux dates, le dépouillement des almanachs permet de dénombrer plus d’une centaine de facteurs, majoritairement actifs à Bruxelles. Ils possèdent, suivant les registres des patentables, de petits ateliers. L’examen des instruments conservés montre que la production est de qualité. Elle relève à part entière de l’artisanat et est centrée sur les modèles domestiques – pianos carrés et pianos droits. En 1850, elle avoisine 1 750 instruments par an. Une cinquantaine de brevets d’invention liés au piano sont déposés. Ils témoignent, tout comme la participation croissante des facteurs aux expositions des produits de l’industrie, de la formidable énergie qui mobilise la facture du piano durant la période considérée.