Résumé : A partir d’une lecture exégétique et philosophique de l’évangile et de textes qui ont pu l’influencer, notre dissertation vise à démontrer que, selon Jean, l’Esprit est la puissance qui permet au Christ de s’étendre dans l’espace et le temps par l’intermédiaire de l’écrit et du rite. D’un point de vue synchronique, en effet, tout se passe comme si l’Esprit (PNEUMA) actualisait l’œuvre du Christ pour ceux qui ne l’ont pas connu, d’une part à travers une initiation textuelle, celle de l’évangile lui-même, d’autre part à travers une initiation sacramentelle que le texte laisse entrevoir. D’un point de vue diachronique, notre recherche conclut que la pneumatologie du quatrième évangile emprunte librement à la cosmologie de Philon d’Alexandrie, à la théologie sacramentelle de Paul, voire aux réflexions sur l’inspiration menées dans d’autres pièces du corpus johannique. En ce qui concerne la pneumatologie de l’évangile, nous défendons donc la thèse de la cohérence, qui tient à un référent culturel commun, le moyen platonisme, et à un processus de réinterprétation des parties plus anciennes du texte dans les plus récentes.