Résumé : De nombreux travaux ont démontré la modulation, par les tumeurs, de certaines fonctions des cellules du système immunitaire. Dans le cadre de notre travail, nous avons étudié les lymphocytes T CD4+, cellules clefs de la réponse immune spécifique, chez des patientes atteintes d’un cancer du sein.

Sur base de l’établissement des profils d’expression génique des lymphocytes T infiltrant les tumeurs, nous avons dérivé la « tumor-infiltrating CD4+ signature » (TICD4S) composée de 61 gènes immuns et qui reflète l’état d’activation immunitaire. Cette signature présente une valeur prédictive chez les patientes porteuses de tumeurs ERBB2-positives et ER-négative/PR-négative/ERBB2-négative: une plus forte expression de ces gènes est associée à une meilleure survie.

Nous avons également étudié conjointement les profils géniques établis au départ des lymphocytes T CD4+ de la tumeur, du ganglion axillaire et du sang de dix patientes. Nous avons constaté que ces profils d’expression génique des TIL CD4+ diffèrent selon le statut ER de la tumeur qu’ils infiltrent. Les lymphocytes T ganglionnaires CD4+ subissent également les effets de la masse tumorale et, tout comme les TIL, sont moins activés chez les patientes porteuses de tumeurs ER-négatives. Par contre, les lymphocytes T sanguins semblent subir dans une moindre mesure les effets de la tumeur et peu de différences ont été notées par rapport à leurs homologues isolés chez des donneuses saines.\