Résumé : Devrions-nous nous fier à notre inconscient pour l’achat de notre maison ou de notre prochaine voiture ? Dijksterhuis, Bos, Nordgren et van Baaren, (2006), répondent par l’affirmative à cette question. En effet, d’après ces chercheurs, effectuer une tâche de distraction, comme résoudre des anagrammes pendant quelques minutes, permettrait de « penser inconsciemment » et d’améliorer la qualité des décisions complexes. Avant de prendre une décision complexe, il faudrait donc s'abstenir de réfléchir à l'ensemble des avantages et inconvénients que présenterait chaque option. Etant donné les implications de ces résultats dans divers domaines tels que le management, la politique ou encore la justice, l’objet de cette thèse consistera à réexaminer et passer au crible la méthodologie des expériences relatives à la « théorie de la pensée inconsciente » (Diksterhuis & Nordgren, 2006). Les sept études menées suggèrent que l’apparente supériorité des décisions prises après une période de distraction n'est pas le fruit de la "pensée inconsciente" mais résulte en fait d'un effet néfaste de la

réflexion consciente pouvant survenir lorsqu’une première impression de bonne qualité a été formée au préalable. Les résultats indiquent également qu’en l’absence de première impression, la réflexion s’avère bénéfique. / Should we trust our unconscious when buying a house or a new car? That is exactly what Dijksterhuis, Bos, Nordgren and van Baaren, (2006) have been recommending. Indeed, according to these researchers, performing a distraction task such as solving anagrams would allow to think unconsciously and therefore enhance the quality of complex decisions. Before making a complex decision, we should thus avoid thinking consciously about the advantages and drawbacks of each alternative. Given the implications of these findings in various areas such as management, politics, or justice, this thesis will thoroughly reexamine the method of experiments relative to the unconscious thought theory (Diksterhuis & Nordgren, 2006). The seven experiments suggest that the apparent superiority of decisions made after distraction does not result from unconscious thought but rather from the fact that further conscious deliberation can deteriorate high quality first impressions. The results also suggest that thinking consciously enhances the quality of decisions in the absence of such prior first impressions.