Résumé : La tâche de cette thèse consiste à cerner la crise du journalisme dans un contexte propre aux pays confrontés à des crises profondes, particulièrement celui de l’espace médiatique congolais. La période de transition politique – qui s’est déroulée entre 1990 et 2006 – a été privilégiée, en raison de son ouverture au pluralisme médiatique et du foisonnement des médias dans un État marqué jadis par un quasi-monopole étatique sur le secteur.

Partant de l’argument selon lequel le journalisme congolais s’exerce dans un environnement de crise – celle-ci étant comprise comme un lieu d’inversion des valeurs et, par conséquent, favorable à la transgression des normes –, notre thèse se structure autour de trois hypothèses. Premièrement, serait-il moralement, mieux éthiquement acceptable, pour les journalistes, de transgresser les règles de leur profession, étant donné qu’ils évoluent dans un environnement de crise ? Dans l’affirmative, au nom de quels principes et de quelle éthique ces pratiques transgressives seraient-elles justifiées ? Deuxièmement, ces pratiques, pour autant qu’elles sont susceptibles d’être légitimées au nom d’une certaine éthique, seraient-elles préjudiciables à la qualité de l’information ?

Pour répondre à ces interrogations, notre démarche vise, d’abord, à circonscrire la crise congolaise ; puis à identifier, grâce à une approche empirique, les pratiques journalistiques ; enfin, à mesurer les retombées de ces pratiques sur l’information livrée au public.