Résumé : Cette thèse traite d’une série de dynamiques identitaires qui marquent le pays Hausa nigérien contemporain. Elle est fondée sur trois missions d’enquêtes ethnographiques, conduites au Niger entre janvier 2006 et décembre 2008. La prise en compte de l’extrême mobilité des populations au Niger a également conduit à effectuer un travail de terrain auprès de la communauté nigérienne implantée en Belgique.

Notre approche est une ethnographie attentive aux dynamiques de matérialisation des identités, aux pratiques et aux objets par lesquels les personnes et les communautés qui se revendiquent « hausa » rendent effective une telle affirmation.

Il s’agit également d’interroger, dans leur rapport aux dynamiques de l’identité, les flux migratoires, commerciaux et médiatiques qui traversent les espaces urbains et ruraux du Sahel nigérien.

Notre recherche vise à saisir la dynamique d’hausaisation (expansion de la langue hausa et des pratiques perçues comme hausa) qui marque les paysages identitaires du Niger. Cette dynamique est analysée au travers des stratégies de reconversion identitaire de migrants touaregs, le plus souvent de basse classe, implantés dans les villes de Sud. Elle est également illustrée par le peuplement de l’un des quartiers périphériques de Niamey. Cet espace présente, en effet, la caractéristique d’être pris dans une dynamique d’hausaisation qui soit à la fois bien avancée et relativement récente.

Enfin, ces dynamiques sont analysées par le prisme du « réveil islamique » qui, depuis la fin des années 1970, marque le pays Hausa. Il s’agit notamment de montrer comment ce réveil islamique est fonction de la place occupée par le kasar hausa au sein des géographies globales de l’islam contemporain.