Résumé : Ce travail est consacré à l’étude du projet d’ontologie formelle de la fin du Moyen-Âge à l’époque contemporaine. Issue des recherches du jeune Husserl, l’ontologie formelle est théorie du quelque chose ou de l'objet en général énonçant de manière ontologiquement neutre des lois analytiques, ancrées dans certaines catégories ontologico-formelles, orthogonales à toute ontologie régionale et ne se réduisant pas à celles de la logique formelle, mais leur étant néanmoins corrélées. Une première partie de notre étude visait à montrer l’émergence du réseau conceptuel qui a permis l’émergence d’une telle ontologie. Celui-ci relève de plusieurs disciplines : l’ontologie, la logique, les mathématiques et la psychologie. Ainsi, même s’il s’agit d’un projet métaphysique original, il hérite dans une certaine mesure de la tradition ontologique moderne comprise comme tinologie et issue du processus de noétisation de l’objet de la métaphysique initié par le second commencement de la métaphysique à la fin du Moyen Âge, du problème des représentations sans objet dans la tradition philosophique brentanienne dont devait sortir diverses Gegenstandstheorien, du problème des Gestalten dans cette même tradition et de l’émergence d’une nouvelle conception de la formalité dans la mathématique du XIXe siècle. Les deuxième et troisième parties de ce travail sont consacrées à l’étude systématique de la réalisation technique du projet d’ontologie formelle, en particulier au sein de sa reprise analytique à partir de la fin des années 1970, sous la forme d’une méréologie formelle et de ses multiples extensions (méréotopologie, méréologie temporelle et théorie méréologique de la dépendance existentielle), afin de pouvoir résoudre le problème de l’intégrité ontologique des objets.