Résumé : Cette thèse a été réalisée dans le cadre du LHC (Large Hadron Collider). Le LHC produit des collisions proton-proton avec une énergie dans le centre de masse de 7 TeV au CERN depuis mars 2010. C'est le collisionneur doté de la plus grande énergie dans le centre de masse et de la plus grande intensité de faisceaux jamais construit ; ce qui permet de pouvoir rechercher des processus physiques très rares associés à des énergies encore jamais atteintes. L'expérience CMS (Compact Muon Solenoid), au LHC, est un détecteur généraliste pour de nombreuses études de physique. CMS va fournir un outil très précieux pour tester la physique à l'échelle du TeV. Il possède des caractéristiques qui en font un excellent détecteur pour la reconstruction et la mesure des leptons.

Le Modèle Standard de la physique des particules élementaires décrit les particules élementaires et trois des quatre interactions fondamentales (l'électromagnétisme, la force faible et la force forte). La volonté de décrire les quatre forces fondamentales en une seule et même théorie, ainsi que des insuffisances du Modèle Standard, ont mené les physiciens à élaborer de nouvelles approches théoriques. Plusieurs de ces théories prédisent l'existence de nouveaux bosons massifs, pouvant se désintégrer en une paire de leptons chargés. L'objet de cette thèse est la recherche de tels bosons massifs se désintégrant en une paire ee ou e-mu dans le détecteur CMS, en utilisant les données prises au LHC en 2010 (35 pb-1) et en 2011 (3.35 fb-1).

A priori, les canaux dileptoniques sont appropriés pour rechercher des signaux de nouvelle physique dans la phase de démarrage d'un collisionneur hadronique. Néanmoins, il est important de vérifier que la réponse du détecteur, décrite par les simulations détaillées de celui-ci, est conforme aux attentes. Ceci constitue une partie importante de ma thèse.

J'ai mis en évidence au cours de ce travail, au moyen de simulations par Monte Carlo, que le processus t-tbar contribuait de façon significative au bruit de fond pour les paires de leptons de même saveur, juste après le processus de Drell-Yan par ordre d'importance. Je me suis alors consacré à l'étude de ce bruit de fond et à la vérification des prédictions des simulations à partir des données.

J'ai mis en place une méthode originale de mesure du bruit de fond dileptonique, incluant le t-tbar, en exploitant le taux d'embranchement des processus dileptoniques en paires e-mu, deux fois plus important que le taux d'embranchement en paires de leptons de mêmes saveurs. Cette méthode, appelée la méthode e-mu, a permis de vérifier avec précision la prédiction des générateurs pour la simulation des processus dileptoniques dans le canal e-mu en 2010.

Enfin, cette expertise m'a permis de rechercher une résonance dans le spectre de masse des paires e-mu en 2011 et de mettre des limites sur un modèle particulier à dimensions supplémentaires prédisant la coexistence de nouveaux bosons massifs dont certains se désintègrent sans conserver les nombres leptoniques. Pour ce modèle particulier, des limites supérieures à 95% C.L. sur les sections efficaces ont été placées respectivement à 1.37 x 10^{-3}, 1.33 x 10^{-3} et 1.32 x 10^{-3} pb pour des résonances de 1, 1.5 et 2 TeV. Pour un modèle généraliste de résonance Z' se désintégrant en une paire e-mu de charges opposées, des limites supérieures à 95% C.L. de 3.0, 3.0 et 3.0 événements ont aussi été placées pour les trois points de masse.