Résumé : Les emprunts sémitiques en grec, au-delà des questions idéologiques qui leur sont liées, posent une série de problèmes méthodologiques. En effet, la plupart des études sur le sujet qui ont été menées jusqu’à aujourd’hui ont omis la mise en contexte historique et n’ont pas suffisamment développé l’analyse du processus d’adaptation menant de l’étymon à l’emprunt, aboutissant ainsi à des incohérences chronologiques et linguistiques.

Le présent ouvrage fournit donc, après un chapitre de définitions relatives à l’emprunt et à l’étymologie et un autre consacré aux différentes études existantes sur les emprunts sémitiques en grec, une présentation générale du contexte historique et économique de la Méditerranée orientale au IIe millénaire a.C., ainsi que des langues en présence, suivie d’un chapitre reprenant les modifications phonétiques, morphologiques, sémantiques et accentuelles qu’un mot peut subir lorsqu’il est emprunté par une autre langue.

Viennent ensuite un chapitre expliquant la méthodologie utilisée pour l’analyse de cas concrets, puis les analyses elles-mêmes. Elles sont au nombre de neuf : trois noms de plantes (κύμινον, « cumin », κύπειρον, « souchet », σέλινον , « céleri »), deux noms de récipients (ἀσάμινθος, « baignoire », φιάλη, un récipient) et quatre noms de métiers ou institution (βασιλεύς, « chef local, roi », damokoro, un fonctionnaire (?), ζάκορος, un fonctionnaire du temple, τέμενος, « portion de territoire réservée à un chef ou à une divinité »). Ces mots offrent un large panorama des difficultés liées à l’étude des emprunts sémitiques en grec et des solutions proposées par l’auteur à la lumière des précédents chapitres.