Résumé : Ce travail vise à approfondir certains aspects de l’expérience des francs-maçons et laïques italiens qui ont été exilés en Belgique, suite à la persécution opérée contre eux par la dictature de Mussolini.

En effet, les premières associations qui ont été poursuivies légalement par le dictateur italien ont été les associations maçonniques et celles de la Libre Pensée. Jusqu’au il y a quelques années, l’historiographie ne pouvait pas analyser davantage les conséquences de cet exil, faute d’accès aux archives de ces associations.

À présent, il nous a été possible d’étudier cette documentation qui nous a permis de démontrer que certains francs-maçons et libres-penseurs italiens, qui ont pris la décision de quitter leur pays afin suite aux persécutions de la dictature, avaient été des exilés politiques et avaient trouvé asile dans certains pays européens grâce aux réseaux maçonniques et laïques qui y existaient déjà depuis la fin du XIXe siècle. La Belgique a été l’un de ces pays d’accueil, mais en outre elle avait été le pays où ces réseaux étaient nés et s’étaient le plus efficacement développés.

C’est cette généalogie des réseaux maçonniques et laïques qui nous a permis d’expliquer pour quelles raisons, même si la Belgique n’a pas été le principal pays d’accueil des exilés maçons et laïques italiens, un certain nombre d’entre eux y sont passés ou s’y sont installés avec l’aide de la Franc-maçonnerie et de la Libre pensée belges, pendant leur exil./

The aim of my research project is to investigate further into the experience of the Italian free-masons and free-thinkers who had to go on exile as a consequence of their persecution by the Mussolini dictatorship. As a matter of fact, the first associations to be persecuted by the Italian dictator were the free-mason and free-thinkers associations, but till few years ago, the contemporary historiography hadn’t really focused on the consequences of these actions because of the limited access to the Archives of these associations.

It was only at the beginning of this century that these documents were found and have been left at the disposal of the researchers.

The study of part of these documents allows me to demonstrate that these free-masons and free-thinkers who had taken the decision to leave their country, in order not to accept the dictatorship, were political emigrants and

that they found asylum in some European countries thanks to the free-mason and free-thinker networks that they had established since the end of 19th century. Belgium was one of these countries, but more importantly the one

where the relation networks concerned were born and developed.

This fact allows us to explain the reason why a lot of Italian free-masons and free-thinkers passed in Belgium or some of them lived. Even if Belgium wasn't the country to which the most of these people exiled.