Résumé : Au Bénin, l’avènement, en 1990, d’un régime libéral caractérisé par le pluralisme politique, la libre expression et l’organisation régulière d’élections disputées, s’est accompagné de l’émergence d’une communication politique concurrentielle. Cette thèse a essayé d’étudier de façon diachronique les pratiques de communication politique en tant qu’activité émergente, à travers notamment le processus qui a conduit à sa professionnalisation ou non, ses praticiens ainsi que les outils mobilisés par ces derniers.

Ainsi, l’analyse est partie des origines de la communication politique « moderne » qui remontent aux années 1945 pour montrer qu’à partir de 1990, elle a connu l’apparition, d’une part, de nouveaux acteurs distincts des journalistes qui en étaient les principaux praticiens, d’autre part, de nouveaux outils (la foisonnante presse écrite, les médias audiovisuels prolifiques et tout récemment Internet) mue la libéralisation du secteur de la presse.

L’analyse croisée des discours des praticiens recueillis par le biais d’entretiens semi-directifs, de leurs pratiques observées directement lors du scrutin présidentiel de mars 2011, et de la recherche documentaire a permis de comprendre et de décrire le processus de professionnalisation de cette activité émergente, d’identifier les communicants à travers leur profil et d’étudier les outils mobilisés ainsi que les dispositifs informels auxquels ont recouru les candidats dans le but de la mobilisation électorale.