par Loir, Christophe
Référence Editions de l'Université de Bruxelles, Bruxelles
Publication Publié, 1998
Ouvrage auteur unique
Résumé : L’homme de la fin du XXe siècle est accoutumé à contempler des tableaux anciens à iconographie religieuse dans les musées. L’œuvre y est cependant totalement affranchie du contexte originel pour lequel elle avait été créée. Comment et pourquoi ces œuvres conçues pour un édifice de culte ont-elles été transférées dans un établissement réservé à la culture ? Par quels cheminements et sous quels statuts sont-elles passées de l’Eglise à l’Etat ? Quel est l’impact de cette sécularisation sur l’œuvre d’art ? Christophe Loir analyse, à partir d’un important dépouillement d’archives anciennes, le phénomène de sécularisation des œuvres d’art dans le Brabant à travers les périodes autrichienne, française, hollandaise et le début du Royaume de Belgique. Ce brassage chronologique permet pour la première fois de comprendre dans une vision globale divers événements tels la suppression de l’ordre des Jésuites et des couvents "inutiles", les conquêtes artistiques des Français dans les Pays-Bas, la vente des biens nationaux, la redécouverte des primitifs flamands, la restitution par Paris de nombreux chefs-d’œuvre de l’école flamande en 1815 et surtout la création du musée de Bruxelles, noyau des actuels Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. L’auteur étudie les implications politiques, économiques, artistiques et religieuses de la sécularisation entre 1773, année de la suppression des jésuites et 1842, année de la vente du musée de la ville de Bruxelles à l’Etat belge : les prémices sous la période autrichienne, les développements sous la période française ainsi que les prolongements sous la période hollandaise et le Royaume de Belgique. Dans chacune de ces périodes, sont successivement étudiés le mouvement de décontextualisation qui extrait l’œuvre de son contexte et le mouvement de recontextualisation partielle qui l’y replace sous un nouveau statut. Dans la dernière partie de l’ouvrage, l’auteur analyse les différentes attitudes inhérentes à la sécularisation : conserver, financer, transporter, inventorier, expertiser, sélectionner, muséaliser, restaurer, exposer, protéger, enrichir, légiférer, institutionnaliser et légitimer ; autant d’actions qui témoignent de la prise de conscience d’un patrimoine artistique.