Article révisé par les pairs
Résumé : La communication vise à explorer le rapport entretenu entre la marche et l’espace urbain dans le monde romain. Pour ce faire, les occurrences du terme ambulatio sont étudiées chez Celse, lequel recommande la pratique de la marche en plein air plutôt que celle effectuée « sous un toit ».Elle se penche ensuite sur le cadre de cet exercice, promenades ouvertes et portiques couverts. Il est ainsi fait écho aux recherches les plus récentes qui ont exploré les modalités de la construction des portiques urbains en Orient (Palmyre, Gerasa de la Décapole) et souligné le caractère morcelé voire inabouti de leur mise en oeuvre. On est par ailleurs revenu sur le constat réalisé de longue date par Jean Sauvaget d’un empiétement du portique par les fonctions marchandes des boutiques adjacentes; comme l’a brillamment démontréCatherine Saliou, loin de refléter une perte de l’autorité centrale, cet envahissement naturel a, au contraire, provoqué une réaction de celle-ci et la mise en place d’un appareil législatif pragmatique, visant à l’endiguer.Il en ressort que, contrairement aux apparences, les portiques qui flanquent les rues à colonnades des grandes villes de l’Orient romain ne constituent en rien des espaces de circulation piétonniers privilégiés propices à une marche d’agrément.