Résumé : Les bouleversements que connaît le monde arabe depuis la fin de l’année 2010 ont été tour à tour qualifiés de « changement sismique », de « tsunami », de « 89 arabe » – qui renvoient à la fois à la Révolution française (1789) et à la chute du mur de Berlin (1989) –, d’événement aussi important pour la région que l’effondrement de l’Empire ottoman en 1918, etc. Toutes ces qualifications ont pour objet de souligner l’importance historique de la révolte arabe, qui est incontestablement un événement majeur à la fois pour les peuples directement concernés et pour l’ensemble de la communauté internationale. On se trouve en présence d’une vague de fond qui va transformer progressivement la physionomie politique de l’Afrique du Nord, du Proche et Moyen-Orient. Il est même probable que les ondes de choc de ces révolutions s’étendent au-delà de ces régions. Par ailleurs, on assiste à un processus long et à rebondissements, marqué par l’incertitude et qui peut réserver encore bien des surprises. Ceci étant, en dépit de l’effet de contagion évident, les transformations en cours ne se font ni de la même manière ni au même rythme dans tous les pays arabes. Ainsi, comparativement à d’autres sous-régions du monde arabe, la zone du golfe Persique a été jusqu’à présent relativement épargnée par la contestation. Pourtant, d’un point de vue géopolitique, le souffle du « printemps arabe » a atteint cette région et n’y est pas sans conséquences. Au contraire, ses répercussions y sont très importantes.