par Dessy, Clément
Référence Cultural mediators in Europe 1750-1950 - Médiateurs culturels en Europe 1750-1950 (5-7 juin 2014: KULeuven, Louvain (Belgique))
Publication Non publié, 2014-06-07
Communication à un colloque
Résumé : Le symbolisme en Belgique constitue un mouvement dont la portée s’est étendue largement au-delà des frontières du pays. Son succès à l’étranger ne s’est pas limité à la France ; il s’est étendu à l’ensemble de l’Europe. Sa réception en Angleterre et le rôle des médiateurs à cet égard semble avoir été presque complètement passé sous silence. Pourtant, entre la Belgique et l’Angleterre, l’intérêt est totalement partagé sans que l’on ait encore pris la mesure de la réception anglaise des mouvements littéraires et artistiques actifs en Belgique à cette époque. L’influence des arts décoratifs anglais en Belgique fut précoce et rapide. Cette relation privilégiée a permis le développement de spécificités propres à l’espace belge par rapport au français, où une anglophobie variable mais attestée a provoqué des prises de distance plus marquées avec les modèles d’outre-Manche. Au point de vue littéraire, les écrivains belges de langue française sont traduits et publiés dans les revues littéraires anglaises. The Pageant publie des traductions des pièces de Maurice Maeterlinck (The Seven Princesses et The Death of Tintagiles). Émile Verhaeren est également traduit dans la revue The Savoy. Les questions qui se posent à la suite de ce constat s’appliquent à l’ensemble des auteurs belges et sur la réception de leurs œuvres en Angleterre : quels auteurs ont été traduits ? les traductions ont-elles paru en volume séparé et/ou en revues ? quels liens entretenaient les traducteurs avec la Belgique et ses auteurs ? le traducteur de Maurice Maeterlinck, Alfred Sutro, par ailleurs ami de l’auteur, a également produit une œuvre dramaturgique abondante en anglais. Il a suivi une part de sa formation à Bruxelles où ses parents l’avaient envoyé. Qu’en est-il du traducteur de Bruges-la-morte en 1903, le romancier Thomas Watson Duncan ? ou d’Osman Edwards, autre traducteur de Verhaeren. Enfin, Jethro Bithell a publié en 1911 une anthologie consacrée à la poésie belge (Contemporary Belgian Literature) a entretenu une correspondance avec plusieurs poètes symbolistes belges (Émile Verhaeren, Albert Mockel, Max Elskamp, etc.). Le rôle des passeurs littéraires que sont les traducteurs est par conséquent déterminant. Notammant grâce à un examen attentif des périodiques littéraires et artistiques anglais et des préfaces jointes aux traductions des symbolistes belges, nous délimiterons tant le profil des médiateurs culturels de ces poètes et écrivains ainsi que les spécificités qu’ils inscrivent à la réception de des œuvres belges de langue française par rapport à celles publiées dans l’Hexagone, vis-àvis desquelles les Anglais se sont montrés si méfiants.