par Beucher, Benoit
Organisme financeur Fonds d'Analyse des sociétés politiques/Agence française de développement/DGCID Ministère des Affaires étrangères
Publication Publié, 2008-06-01
Rapport
Résumé : Cette étude s’intéresse à la façon dont les souverains mossi de l’actuel Burkina ont fait face à l’imposition d’une politique de « mise en valeur » et de « modernisation » économique et sociale à pas forcé sous domination coloniale. A cette époque, le caractère autoritaire de cette politique était justifié sur le plan moral par la nécessité de mettre fin aux prétendus archaïsmes des sociétés mossi dont les chefs coutumiers auraient été des figures archétypales. Pourtant, j’ai montré que ces élites anciennes ont apporté leur contribution aux bouleversements socio-économiques induits par leur insertion dans le processus de mondialisation contemporain. Plus près de nous, il m’a été possible de montrer que les chefs mossi, les naaba, continuent de jouer un rôle stratégique dans les politiques de développement économique du pays ainsi que dans le processus de décentralisation engagé, pour l’essentiel, au début des années 1990. Ce rôle économique des chefferies trouve sa contrepartie politique et explique dans une large mesure la vitalité des institutions royales, particulièrement depuis l’avènement de l’actuel président Blaise Compaoré, ce malgré la mise en place de brutales politiques dites « antiféodales » dans les années 1960 et 1980.