par Devriese, Didier
Référence Afrique belge : entre mémoire et histoire de l’expérience coloniale. Regards croisés sur le patrimoine filmique (10-12 avril 2012: Université de Bujumbura)
Publication Non publié, 2012-04-10
Communication à un colloque
Résumé : La question du cinéma comme source de l’histoire ou de la démarche historienne ne semble plus aujourd’hui poser question. Par ailleurs, le film - de fiction, documentaire – s’est « naturellement » inscrit, tant par la pratique historienne, que par la réflexion sur cette pratique - voir Marc Ferro - comme élément méthodologique de l’histoire, comme source, comme archive… D’autre part, la notion d’archives a considérablement évolué – certes depuis la naissance de la littérature scientifique archivistique à la fin du XIXe siècle – mais plus encore depuis les 20 dernières années où, liées à l’évolution des technologies, à la question du « sujet » et au regard épistémologique sur les fonctions de l’histoire, les fonctions des archives et de manière plus générale les questions relatives aux « ordres documentaires » se posent de manière aigüe . On peut ici risquer une comparaison avec l’analyse des témoignages oraux : nous savons que l’usage de « sources » orales pose encore question et que « dans le contexte d’une recherche historique, interroger une personne sur ses activités revient à lui demander un témoignage. La source produite répondra, partiellement du moins, aux limites et aux contraintes du genre (Norton-Cru 1984, Dulong 1998, 2000, Velcic-Canivez 2002,1999, Delvenne 2000, Levallois 2003,Drew 1992) » . En ce sens, le documentaire apparaît encore comme forgé, tout comme peut l’être l’entretien, avec les effets de montage, de soustraction etc. Comme l’ont souligné parmi d’autres Hélène Wallenborn ou Florence Descamps, l’usage des sources orales ne s’applique à ou ne produit la même histoire : par exemple les récits des témoins de la Shoah contredisent peu les sources écrites quant à l’organisation du génocide – on peut dire que l’information est saturée – mais elles sont un révélateur inégalé de la perception de celle-ci par les témoins ou encore sur la vie à l’intérieur des camps.