par Deleixhe, Martin
Référence Revue européenne de sciences sociales, 49, 2, page (123-144)
Publication Publié, 2011-09-01
Référence Revue européenne de sciences sociales, 49, 2, page (123-144)
Publication Publié, 2011-09-01
Article révisé par les pairs
Résumé : | La démocratie, dans son versant institutionnel, se méfie des phénomènes migratoires. L’apparition de l’étranger au dedans des frontières d’une communauté qui se donne sa propre loi peut amener le peuple qui la constitue à redouter la perte de sa capacité d’auto-détermination. Il serait cependant réducteur de limiter l’appréciation démocratique de l’étranger à cette seule dimension. Car la démocratie n’est pas qu’une forme de gouvernement, elle est aussi un idéal. En ce sens, elle contient une promesse d’égalitarisme et d’inclusion qui ne peut rester sourde aux demandes d’hospitalité. Toute la complexité est dès lors de proposer une conception de l’accueil qui intègre ces deux composantes constitutives du régime démocratique. En nous appuyant sur les écrits de trois penseurs français – Claude Lefort, Guillaume le Blanc et Étienne Balibar – nous tenterons d’esquisser une telle réponse en arguant que l’étranger, loin de déforcer la démocratie, lui apporte une salutaire part d’indéterminable. |