Résumé : Depuis leur internationalisation, les organisations sont confrontées aux problèmes que pose le processus de mobilité internationale pour certains de leurs travailleurs. La littérature abonde quant au phénomène de l’expatriation et en vient à sacraliser le concept d’adaptation pris à l’aune des performances de l’individu, dans une perspective intégrative à son nouvel environnement professionnel, social et culturel.L’aspect plus précis du rapatriement reste quant à lui délaissé.L’explication réside pour une part dans la prégnance des préjugés ; l’individu rentre chez lui, pourquoi rencontrerait-il des difficultés. Or, un rapide coup d’œil de la littérature nous apprend que les rapatriés présentent un taux de roulement supérieur au reste des travailleurs. Nous avons cherché à comprendre pourquoi. Ce mémoire de recherches vise à passer en revue la littérature concernant le sujet et à pouvoir la confirmer ou l’infirmer suite à une étude qualitative.Nous pensons également que le processus de mobilité internationale est un processus intégré, démarrant avec la sélection de l’individu, continuant avec son expatriation proprement dite, se poursuivant avec son rapatriement et sa réintégration complète, et dont chaque phase influence les suivantes.Nous émettons l’hypothèse que divers éléments, dont certains ont un effet prégnant, peuvent avoir un lien de causalité avec les difficultés liées au rapatriement et influencer la décision de rester ou non de l’individu.Nous commencerons par analyser différents modèles théoriques concernant le rapatriement suivant l’apport de plusieurs disciplines de recherche.Nous examinerons également les stratégies de coping développées par l’individu et regarderons ultérieurement les conséquences quant au turnover. Ensuite, nous passerons en revue la plupart des caractéristiques traitées par la littérature pour nous faire une idée la plus globale possible de la problématique du rapatriement. Nous passerons tant par l’analyse de variables individuelles, que par des caractéristiques liées à l’assignation, l’étude de la fonction occupée au retour ou encore l’adaptation du conjoint. Puis, nous décomposerons le retour d’expatriation en deux parties distinctes mais s’influençant l’une l’autre. Nous analyserons d’abord le retour personnel de l’expatrié pour ensuite examiner son retour professionnel où nous questionnerons les compétences que l’individu a acquis à l’étranger ainsi que leur transfert, tout comme l’analyse du turnover des rapatriés. En outre, nous questionnerons le concept de réussite du processus de mobilité internationale Par après, nous intégrerons les résultats de notre étude qualitative, réalisée à travers des entretiens semi-directifs, questionnaires et entretiens narratifs, en effectuant un retour sur certaines variables traitées par la littérature et en interrogeant la notion de career activism. Enfin, nous verrons s’il est possible de pouvoir relier attentes organisationnelles et aspirations individuelles à travers une planification du retour.