Résumé : La violence des jeunes est devenue un thème de débat récurrent. On s'est pourtant peu intéressé à la manière dont le discours politique se construit autour d'elle. Le présent ouvrage tente de répondre à cette question pour ce qui concerne la Belgique. Il analyse les propos tenus à la Chambre des Représentants entre 81 et 99, une période charnière dans l'histoire de ce pays. L'auteure démontre que la violence des jeunes y devient un problème social digne d'intérêt politique lorsque change la nature du discours politique à la fin du XXème siècle.Au début des années 80, la violence est conçue comme collective et la jeunesse comme un groupe social en voie de marginalisation, compte tenu de son taux de chômage élevé. A la fin des années 90, par contre, la violence est perçue comme individuelle, -délinquance sexuelle ou violence urbaine- et la jeunesse devient un ensemble d'individus porteurs de droits et de devoirs, mais aussi sujets à risques. C'est dans le cadre de ce second agencement que le discours sur l'augmentation de la violence des jeunes prend alors sens.Cet ouvrage s'adresse en priorité aux décideurs, praticiens et chercheurs sensibilisés par la problématique de la violence des jeunes et désireux de mieux cerner les représentations du monde politique à son égard. Mais puisqu'il aborde largement la métamorphose du discours politique sur ces vingt dernières années, il intéressera également toute personne concernée par les mutations de l'Etat en général.Il a obtenu le prix Gabriel Tarde décerné par l'Association française de criminologie (2005-2006).