par Glansdorff, Maxime
Référence Revue de l'Université de Bruxelles, 3, page (1-32)
Publication Publié, 1958
Article révisé par les pairs
Résumé : Le libre examen ne se réclame pas de vérités définitives ; il se préoccupe du renouvellement méthodique des idées et répugne à leur conservation obligatoire. Véritable plaidoyer en faveur du Libre examen, cet essai d’une trentaine de pages – très argumenté et très bien structuré – semble être un ouvrage de référence, une bible, en la matière. Dans un langage clair, la réflexion s’articule autour de deux parties : le principe du libre examen et les applications de ce principe dans le monde moderne. Au début de son exposé, Glansdorff évoque l’héritage des travaux de Bogaert, Van den Dungen et plus particulièrement de Messieurs Perelman et Stengers. Il tente de montrer que le libre examen est fait non seulement de critique et de doute méthodique, mais aussi d’un ordonnancement de la vie spirituelle, respectueux de la vérité scientifique et de la liberté de toutes les idées. Il traite ensuite de l’efficacité du libre examen comme idéal moral et termine cette partie sur la nécessité de choisir l’éthique que doit recevoir la Société mondiale du XXème siècle. Après la théorie de la connaissance et les principes de l’éthique, Glansdorff passe aux applications pratiques du principe, comme mode de conduite efficace et bienfaisant car il ne laisse pas l’esprit désemparé par le doute ou figé par le dogme en présence des problèmes du monde nouveau, mais il oriente vers des solutions conformes aux pouvoirs d’une raison soutenue par l’expérience plutôt que dominée par des croyances. Il présente les solutions que suggère le principe de Libre examen face à des problèmes politiques, économiques et institutionnels puis s’interroge, au-delà de l’économique et du social [sur] un autre ordre de problèmes, celui de la nature de l’homme [et comment il] peut être traité par le libre examen.En conclusion, Glansdorff incite au pluralisme et exhorte au libre examen, posant des questions qui restent d’actualité : Quel est l’état d’esprit le plus efficace, d’abord pour embrasser la diversité des réalités techniques et des réalités de croyance du monde, ensuite pour y apporter les changements rendus réalisables par les interventions des idées nouvelles ? N’est-ce pas le libre examen, qui proclame la prédominance des faits et de la liberté des idées ?A présent [que] les doctrines agitent le monde plus qu’elles ne l’organisent. …