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Résumé : | Observation des usages de l'espace public (...) Une étude de terrain dynamique et continue permet de compléter l’information issue des études de cas fixes et isolées. Il s’agit d’un instrument associable au transect géographique et qui équivaut à une longue déambulation linéaire. Cette observation déambulatoire couvre une part significative du territoire régional. Elle s’étend de la forêt de Soignes (limite Uccle/ Boitsfort) à la Cité Modèle (Jette/Bruxelles-ville). De ce fait, bien que non exhaustive , elle étudie une forme d’échantillon des usages de l'espace public bruxellois desquels il est progressivement possible d’ébaucher une cartographie. Elle permet de mettre au jour, sur l’espace public, des capacitations et décapacitations ainsi que de capacités et décapacités spatiales typiquement bruxelloises. Le transect relève sur l’échelle régionale une diversité de situations et permet d’y identifier des « tendances locales ». Cette étude de terrain est opérée suivant un protocole similaire à celui appliqué en observation fixe. Toutes les interactions entre individu et espace public observées lors du parcours sont photographiées, tout comme chacune des configurations spatiales abordées. Ensuite, les interactions sont classées selon la figure d’interaction à laquelle elles correspondent. Mené dans un territoire bien plus vaste, le transect permet à la fois de mettre à l’épreuve et d’enrichir notre méthode. Continu, il fait prendre sens aux lieux non pas pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils signifient dans le tissu urbain, à côté des autres lieux. Cet outil fait ressortir les variations (contrastes, progressions, récurrences) des formes et des modes d’appropriation de l’espace public. Cette mise en perspective offre une perception accentuée de la diversité des usages et des espaces rencontrés successivement. Le transect constitue par ailleurs un instrument de repérage préliminaire pour les lieux de nouvelles observations fixes, qui permet de sortir d’une logique de sélection qui était auparavant fort subjective et nous limitait à l’exploration de lieux « trop évidents ». Le transect passe outre toute forme de découpage administratif ou statistique (exclus/inclus sociaux) car l’ensemble de l’espace urbain est a priori susceptible d’être l’objet d’usages. Il explore le territoire urbain dans la diversité de ses lieux, en intégrant notamment des lieux a priori « mous ». Cette technique se situe à contre-courant des pratiques (scientifiques et politiques) dont la territorialisation comporte le risque de négliger certaines situations (émergentes, complexes) pouvant s’avérer pertinentes. Le transect est contenu dans une bande d’environ 120 mètres de large. Cette largeur correspond à la longueur moyenne d’une rue (ou de section de rue entre croisements) bruxelloise et permet, dans la plupart des cas d’englober, mais aussi de circonscrire, la déambulation de rue à rue. L’itinéraire à suivre à l’intérieur de ce tracé s’impose donc de lui même. Par ailleurs, cette largeur-type permet de révéler, par l’intermédiaire du vécu du chercheur en relation dynamique au territoire sur un parcours déterminé, certaines logiques propres à l’usage circulatoire . Le transect effectué cette année traverse le territoire régional d’un bout à l’autre en passant par le centre. Ce choix a été effectué afin d’explorer un échantillon de territoire sur lequel la diversité socio-spatiale est flagrante . Ceci nous a conduit à l’énonciation de premières hypothèses quant à l’influence de certaines variables spatiales et sociales sur les usages. Cette investigation « en flux » a révélé, à partir d’un échantillon, deux logiques de l’usage de l’espace public bruxellois qui s’ajoutent aux logiques mises au jour par les observations fixes : V) Il y a des typologies d’espace public récurrentes à travers le territoire qui peuvent cependant générer des usages très différents. VI) L’espace public bruxellois est spatialement très hétérogène, mais cette diversité spatiale n’implique pas nécessairement des usages différents. La relation entre espace et usages est complexe, loin d’être immédiate. Les observations fixes ont mis en évidence certains termes de cette complexité, liés à la pluralité et l’ambivalence capacitaire des types d’interaction. Le transect révèle quant à lui d’autres termes de cette complexité, liés à la diversité du milieu traversé, extrêmement hétérogène, spatialement et socialement. TRANSECT: dispositif d’observation de terrain ou représentation d’un espace, le long d’un tracé linéaire (…) impliquant la dimension horizontale de l’observation (par rapport à la coupe : dimension verticale), destiné à mettre en évidence une succession spatiale ou des relations entre phénomènes (www.hypergeo.eu). |