par Perbal, Laurence
Référence Bulletin d'histoire et d'épistémologie des sciences de la vie, 18, 1, page (41-60)
Publication Publié, 2011
Article révisé par les pairs
Résumé : La génétique humaine s’est développée différemment aux Etats-Unis et en Angleterre au début du 20ème siècle. Les recherches en génétique menées par l’Américain Charles Davenport et l’Anglais Lionel Penrose sont représentatives des écoles américaines et anglaises, et leur comparaison met en lumière ces différences. Les généticiens américains sont attachés au mendélisme, à l’étude des généalogies, au darwinisme social, à l’individualisme naturaliste et à l’eugénisme racial. Les généticiens anglais mettent quant à eux davantage l’accent sur l’importance de la quantification statistique, la biométrie, le collectivisme social et le danger eugénique de la reproduction différentielle des diverses classes sociales. Une approche comparative permet donc d’éclairer les mécanismes épistémologiques, sociologiques et idéologiques qui sous-tendent ce développement différent de la génétique humaine dans le monde anglo-saxon de la première moitié du 20ème siècle
Human genetics was developed differently in the United States and England in the early 20th century. Genetic researches conducted by the American Charles Davenport and the English Lionel Penrose are representative of American and English schools, and their comparison highlights these differences. American geneticists are attached to Mendelism, the study of genealogies, social Darwinism, naturalistic individualism and racial eugenics. On the other side, English geneticists underline the importance of statistical quantification, biometrics, social collectivism and the eugenics danger of a differential reproduction of social classes. Thus, a comparative approach highlights the epistemological, sociological and ideological mechanisms underpinning this different development of human genetics in the Anglo-Saxon tradition of the first half of the 20th century