par Devriese, Didier
Référence Université libre de Bruxelles, Bruxelles
Publication Publié, 2010
Direction d'ouvrage
Résumé : Cette première approche de l’histoire des DHC de l’Université mériterait un véritable approfondissement. Il serait notamment intéressant d’étudier dans quelle mesure les récipiendaires s’approprient le titre de DHC de l’ULB. Dans la plupart des cas, aucune mention explicite n’y est faite dans les discours, à quelques exceptions près. C’est le cas de Winston Churchill qui précise sa nouvelle appartenance et les implications de celle-ci lors de son discours,ou bien de Sandro Pertini qui affirme sa fierté d’appartenir désormais à la communauté d’études et de vie académique de l’ULB,ou encore de Federico Mayor qui mentionne sa joie et sa fierté d’appartenir suite à la cérémonie à une communauté universitaire prestigieuse.Si pour certains, la « communauté de valeurs » justifie sincèrement une adhésion à cette communauté particulière qu’est l’ULB, pour d’autres la question se pose. Qu’en est-il alors de cet hommage : ne s’agit-il que de la manifestation de reconnaissance publique de mérites tout aussi publics ? Quant aux modalités et au processus de choix, l’enquête historique montre que ceux-ci ne sont pas formalisés et relèvent de la coutume et non pas de la « loi » (ou du règlement en l’occurrence). Ceci nous amène à poser la question de l’existence d’une « ligne de faîte » déterminant l’octroi du diplôme. Si errements il y eut – il ne s’agit pas ici de justifier ou de condamner –, on peut aisément les comprendre au vu du contexte, comme ce sera le cas de l’un ou l’autre vainqueur de la seconde guerre mondiale. Encore faut-il préciser que, dans le cas de Staline par exemple, la condamnation du dirigeant soviétique relève d’une lecture a posteriori qui était loin de faire l’unanimité en 1945. Dès lors, on peut s’interroger sur l’étonnante constance des « valeurs » que partagent les récipiendaires, a fortiori lorsque l’on sait, comme nous le soulignions en introduction, que ces valeurs ne sont pas mises en évidence comme présidant aux choix des personnalités distinguées. Les motivations particulières dans le choix des DHC relèvent donc de l’air du temps et d’un contexte qu’il ne convient pas de juger et qui demeure, par définition, imprévisible.