par Devriese, Didier
Référence Journées des Archives de l'Université catholique de Louvain(Louvain-La-Neuve), L'erreur archivistique. De la compréhension de l’erreur à la perception et gestion des incertitudes, Archives de l'Université catholique de Louvain, Louvain-La-Neuve, Vol. 22, Ed. 1, page (102-116)
Publication Publié, 2009
Référence Journées des Archives de l'Université catholique de Louvain(Louvain-La-Neuve), L'erreur archivistique. De la compréhension de l’erreur à la perception et gestion des incertitudes, Archives de l'Université catholique de Louvain, Louvain-La-Neuve, Vol. 22, Ed. 1, page (102-116)
Publication Publié, 2009
Publication dans des actes
Résumé : | Selon Hilary Jenkinson, l’auteur du très fameux Manual of Archives Administration , « L’archiviste ne doit pas être un historien (car) un intérêt personnel risque non seulement de lui donner une préférence pour un de ces sujets, mais de lui faire adopter le point de vue d’une école particulière en ce qui le concerne, ce qui serait à la fois gênant, inconvenant et même positivement dangereux » . L’auteur de la théorie du « caractère sacré de la preuve » - preuve juridique mais surtout preuve de l’existence de l’activité reflétée par l’archive, qui restera longtemps l’une des assises théoriques de l’archivistique - induit ici la possibilité d’une position méthodologiquement neutre. Cette démarche se traduit par un refus radical de toute intervention « subjective » lors du traitement critique et du classement des documents d’archives, Jenkinson exigeant ici des archivistes que leur analyse ne se substitue pas à un « ordre original » qu’il s’agira de « retrouver ». Mais à l’instar de ce que soutient P Ricoeur pour l’histoire, nous pouvons défendre aujourd’hui qu’il s’agit là d’une « (…) l’illusion méthodologique selon laquelle (1°) le fait historique existerait à l’état latent dans les documents et (2°) l’historien serait le parasite de l’équation historique » . On entendra ici par analogie que « l’ordre originel » - qui soutient le classement – existerait à l’état latent dans les documents et que l’archiviste en serait le parasite. Il faut donc, pour en comprendre les termes, situer les théories de Jenkinson dans leur contexte épistémologique, celui d’une position scientiste qui ne condamne pas simplement l’erreur mais entend supprimer ses conditions même de possibilité. L’ordre originel ou le retour du Paradis perdu archivistique ? |