Résumé : De nombreux facteurs influencent le chômage urbain en général et à Bruxelles en particulier. Ce papier se focalise sur deux grands courants de pensée: l’inadéquation des qualifications (perspective d’offre) et la perspective de demande, au sein de laquelle les facteurs de demande « qualitatifs » (ex. discrimination) et « quantitatifs » (niveau structurellement insuffisant des offres d’emploi, susceptible d’entraîner une déqualification en cascade) sont distingués. Les résultats des analyses empiriques suggèrent la pertinence de l’approche de demande par rapport à l’approche d’offre pour expliquer les différences de taux de chômage entre villes et, en particulier, le « surplus » de chômage bruxellois : l’étude « macroéconométrique » (au niveau des zones urbaines européennes) révèle notamment l’absence de lien entre niveau de diplôme de la population d’une zone et taux de chômage. L’approche microéconométrique indique que, pour un individu de caractéristiques données, la probabilité de chômage est plus élevée en Région de Bruxelles-Capitale que dans toutes les autres provinces belges et dans la grande majorité des autres villes-régions européennes étudiées. De surcroît, il s’avère que le fait d’être résident bruxellois accroît de façon relativement équivalente les probabilités de chômage des diplômés du supérieur et des non diplômés du supérieur. Cette spécificité bruxelloise pourrait résulter de la présence de particularités au niveau de la demande de travail dans la Région.