Résumé : Lorsque l’on évoque les entreprises familiales et leurs transmissions, une série d’images viennent à l’esprit, qui mêlent famille, patrimoine et dynastie. Suivant cette "mythologie" de sagas familiales et suivant cette idée que l’entreprise est, pour la famille qui la possède et la gère, à la fois un moyen de production et un moyen d’existence matérielle et symbolique, on en vient à nourrir l’idée que dans la "famille en entreprise" la fusion entre celle-là et celle-ci est telle que ses membres doivent avoir à cœur de transmettre l’entreprise, de la faire durer et d’ainsi faire durer la famille. Or, il s’avère que c’est loin d’être le cas: la transmission de l’entreprise au sein de la famille est une possibilité qui suscite peu d’adhésion.

Ce constat soulève de nombreuses questions, que nous avons plus spécifiquement posées aux petites PME. Comment les parents sont-ils "disposés" face à cette possibilité de transmettre l’entreprise à leurs enfants? Quelle place ceux-ci donnent-ils à l’entreprise dans leurs projets? Quel regard les familles en PME portent-elles sur le futur de leur entreprise? Comment, par les idiosyncrasies familiales, l'environnement économique et le contexte social, expliquer les faveurs et défaveurs que reçoit l’idée de transmission? C’est à ces interrogations que cette thèse entend répondre, en explorant le passé et le présent de douze PME et des familles qui les portent, douze "cas" nourris par une approche qualitative, triangulaire, transfamiliale et multigénérationnelle.