par Van Haute, Emilie ;Haegel, Florence;Bennani Chrraïbi, Mounia
Référence 4ème Congrès du réseau des associations francophones de science politique (20-22/04/2011: Bruxelles)
Publication Non publié, 2011-04-21
Communication à un colloque
Résumé : La disparition des partis politiques a souvent été annoncée. Pourtant les « gouvernés du 21ème siècle » demeurent sous le pouvoir de gouvernants sélectionnés par les partis. La section thématique s’intéresse dès lors au gouvernement partisan, et plus précisément au gouvernement dans les partis. Elle part du constat que les partis sont des miniature political systems (Eldersveld 1964 : 1). Ils ne peuvent être considérés comme des acteurs unitaires et sont composés de différentes strates ou groupes. L’objectif de cette section est d’examiner les relations que chaque entité (strate, facette, faction, etc.) entretient avec l’organisation à laquelle elle appartient (Katz & Mair 1993, Sartori 2005, Boucek 2009). Pour aborder cette question, la réflexion s’organise autour de la trilogie proposée par Hirschman (1970) : défection, prise de parole et loyauté. En effet, les relations que les différents groupes entretiennent avec l’organisation peuvent être saisies à l’aide de ces trois catégories. Dès lors, la section thématique encourage les propositions s’articulant autour de trois axes, chacun dédié à un aspect de la trilogie. Un premier axe porte sur la question de la loyauté au sein des partis politiques. Parent pauvre de la trilogie d’Hirschman (Lehingue 2001), le concept mérite une attention particulière. Ambigü, le concept comporte plusieurs niveaux : loyalisme inconscient ou inconditionnel, résignés ou fidèles par conviction (Bajoit 1988). En veillant à demeurer attentif à cette complexité, plusieurs questions se posent. Comment et par quels instruments la loyauté se construit-elle au sein des partis ? Quel est le rôle joué par les élites dans la formation de cette loyauté ? Quels facteurs favorisent la loyauté et l’unité des partis ? Outre l’étude de ses conditions, il importe d’analyser la manière dont la loyauté s’exprime au sein des partis. Quel type d’actions ou de participation interne génère-t-elle ? Vers qui s’exprime-t-elle ? Enfin, les mécanismes de loyauté au sein des organisations ne sont sans doute pas sans conséquences sur la manière dont ces organisations sont perçues par l’extérieur. Quelles en sont les conséquences, tant pour l’organisation que pour l’action du parti dans la sphère publique ? Le deuxième axe est consacré à la question de la prise de parole, chaînon manquant dans l’étude des partis. En effet, lorsque la base des partis est étudiée, elle l’est essentiellement à l’aide des théories issues du champ de la participation politique. Dès lors, très peu d’études sont consacrées à la situation des adhérents une fois que la démarche d’adhésion est opérée. Les recherches existantes laissent très peu de place à la question du doute et de la critique. Dès lors, cette session s’intéressera aux groupes porteurs de critique aussi bien externe qu’interne, à la façon dont celle-ci s’organise (constitution de factions formelles ou informelles, motions, expression de la critique à l’occasion d’élections interne, etc.), mais aussi aux conséquences – notamment électorales – de la contestation interne. Enfin, la question du désengagement a récemment été investie (Fillieule 2005), mais les travaux ne concernent que marginalement le désengagement partisan. La compréhension du phénomène de la désaffiliation et de la défection est primordiale pour décrypter les dynamiques à l’œuvre en termes de participation politique. L’exit peut être volontaire ou involontaire, individuel ou collectif, silencieux ou bruyant, passif ou actif (Fillieule 2005). Dès lors, il convient de soulever des questions méthodologiques liées à l’étude de cette catégorie particulière de citoyens, de s’intéresser aux formes et aux degrés du désengagement, mais aussi de s’interroger sur les processus menant un individu à renoncer à son engagement politique formel (Taylor 2005).