par Gosselain, Olivier
Référence Azania, 46, 1, page (3-19)
Publication Publié, 2011-04-05
Article révisé par les pairs
Résumé : Depuis le fameux ‘Why pots are decorated’ (David et al. 1988), le décor céramique est passé à l’arrière plan des préoccupations des archéologues africanistes, au profit d’autres aspects comme les techniques de fabrication ou les modes de consommation. A l’époque, l’article sonnait le glas d’un interminable débat sur le style dominé par la question du marquage des frontières sociales. En illustrant la dimension religieuse des pratiques ornementales, David et al. (1988) n’ouvraient pas seulement de nouvelles pistes d’interprétation: ils ramenaient également le décor parmi les autres éléments de la chaîne opératoire, dont les dimensions symboliques commençaient alors à être mises en avant par un nombre croissant d’anthropologues. Cette théorie semble aujourd’hui aussi problématique que celle qu’elle visait à remplacer. Le temps est venu de remettre le décor sur la sellette, mais dans une perspective plus large que par le passé. C’est ce que vise cet article, basé sur des observations ethnographiques effectuées à travers le continent. Dans un premier temps, quelques aspects classiques de l’analyse des décors sont évoqués, afin d’illustrer la complexité des pratiques ornementales et les dangers d’interprétations trop univoques. Dans un second temps, de nouvelles perspectives d’interprétation sont illustrées, liées à la spatialisation et aux dynamiques de constitution des mondes sociaux.