par Bazan, Ariane ;Van de Vijver, Gertrudis
Editeur scientifique Monzée, Joël
Référence Neurosciences et psychothérapie, Convergences ou divergences?, Ed. Liber, Montréal, page (127-156)
Publication Publié, 2009
Partie d'ouvrage collectif
Résumé : Précédemment une convergence a été proposée entre le modèle de l’appareil psychique selon Freud et de récents modèles sensorimoteurs de l’action . Plus précisément, l’hypothèse fut faite que le critère des indices de réalité, employé par Freud pour permettre à l’appareil psychique de distinguer les contenus mentaux selon leur origine (extérieure pour les perceptions, intérieure pour les pensées, souvenirs, fantaisies) comporte de grandes similitudes avec les "copies d’efférence" introduites dans les modèles sensori-moteurs modernes. Dans le présent papier, nous proposons, en première partie, que cette convergence se traduit également fonctionnellement: plus précisément nous indiquons comment l’argument de Freud « puisqu’on peut y échapper, le stimulus est externe, et puisqu’on ne peut y échapper, le stimulus est interne » peut se comprendre en termes d’atténuation induite par le mécanisme des copies d’efférence, efficacement résorbée ou non par la proprioception de l’action effective. En deuxième partie, cette convergence est mise à l'épreuve pour l’action linguistique à partir de son dérèglement possible dans la psychose. Un cas clinique nous guide dans nos propositions. Cet exercice de recoupement des modèles permet d’une part de faire des hypothèses précises quant au sens psychologique de certaines observations neurophysiologiques (p.ex. l’atténuation préemptive) et d’autre part de rendre compte des observations cliniques au niveau de la physiologie (p.ex. le foisonnement irrépressible d’associations phonologiques dans la psychose). De plus, cette démarche montre la possibilité d’un dialogue non-réducteur et productif entre deux disciplines à statuts épistémologiques catégoriquement différents.