Résumé : Les sciences de la nature, qui étudient mathématiquement les différentes propriétés de la matière, ont-elles besoin de métaphysique? A Newton qui affirmait fameusement ne pas faire d’hypothèse, Kant répond un siècle plus tard que l’application des mathématiques aux phénomènes de la nature n’est possible qu’en présupposant un certain concept de matière. La tâche des Principes métaphysiques de la science de la nature (1786) est ainsi d’expliciter l’impensé de la physique en proposant « une décomposition complète du concept d’une matière en général ». Cette nouvelle traduction des Principes est accompagnée de la première traduction française des articles de jeunesse de Kant sur la physique de la Terre et du Ciel, où s’enracine son intérêt pour la question de la matière : Kant y avance « en tant que physicien » et y formule des découvertes parfois ignorées.