Résumé : Cette thèse, qui se situe à l’intersection de la littérature et de la didactique, s’inscrit dans le cadre de la recherche d’amélioration de l’enseignement – apprentissage de la littérature et/ou du français langue étrangère dans le contexte particulier de la Province du KASAÏ-CENTRAL.Celle-ci, en effet, souffre d’une carence observable d’enseignants didacticiens à jour de compétences pédagogiques, pour un encadrement conséquent des apprenants. Au point que ces derniers manquent de compétences langagières (disons, de manière générale, compétences linguistiques) requises du français, et affichent des échecs scolaires récurrents, car le français, langue officielle de l’enseignement, est mal assimilé.Dans son organisation, la thèse se focalise sur trois romans de M.M. Diabate : Le lieutenant de Kouta, Le boucher de Kouta et Le coiffeur de Kouta, formant précisément la trilogie romanesque de l’auteur.D’abord, la thèse s’efforce d’effectuer une analyse littéraire, thématique et critique de ces trois romans.Il ressort de cette analyse que cette œuvre littéraire est riche de représentations de deux univers culturels en confrontation critique : africain, porté par l’oralité ou les traditions ancestrales ; occidental, marqué de traits positifs de modernité susceptibles d’appropriation par les Africains pour suppléer à leurs limites.Ceci fait percevoir ces romans comme une stratégie d’une écriture réaliste, revêtue des pratiques culturelles authentiques du monde mandingue, une écriture identitaire ouverte, desservie par un langage teinté d’humour, d’images ; un langage théâtral …, à tonalités diverses : acerbe, douce, tragique, polémique …Se dessine ainsi la pertinence des romans de M.M. Diabate, au point de les tenir comme un instrument potentiel de savoirs, savoir-être ; un support ou un levier pour l’enseignement-apprentissage des compétences de savoirs, communicationnelles, interculturelles nécessaires du français. Ce qui répond à l’importance de la littérature comme discipline scolaire, tel que le fait remarquer le didacticien Jean-Louis Dufays : « La littérature a toujours occupé une place de choix dans l’enseignement du français pour deux raisons : « d’une part, elle joue un rôle de « modèle langagier », d’autre part elle véhicule une certaine culture que l’école a pour mission de transmettre à l’élève » (DUFAYS, J.L. et al., 2015, 20).Cela étant, la thèse met, ensuite, en relief l’importance de l’acquisition des compétences langagières à travers les textes littéraires (la trilogie romanesque).Enfin, la thèse débouche sur les perspectives didactiques en vue d’améliorer l’apprentissage de la littérature et/ou du français.De fait, cette étude relève que le processus d’apprentissage ne peut mieux s’effectuer s’il n’y a pas de bonnes pratiques enseignantes.Ainsi, après avoir mis en lumière les méthodes d’enseignement des textes littéraires, notamment au KASAÏ-CENTRAL, où elles se sont avérées traditionnelles, dogmatiques, sans activité personnelle des apprenants, sans interaction continue, la thèse a formulé des intentions didactiques et des propositions des méthodes concrètes pour le mieux.Il s’agit des méthodes nouvelles prônant l’activité propre de l’apprenant, avec interaction continue dans la classe, de façon à amener l’élève à prendre goût à son auto-instruction, « apprendre à apprendre » : un idéal didactique dont les échos se font entendre chez les didacticiens comme J.L. Dufays, Raynal et al (2010, 2005).Nous espérons, en fin de compte, avoir contribué, par cette étude, d’une part, à l’ouverture de la compréhension de la trilogie romanesque de M.M. Diabate et, d’autre part, aux perspectives de renouvellement des méthodes d’enseignement-apprentissage des textes littéraires et, par-delà, du français, pour plus de rendement scolaire dans le contexte régional particulier de la Province du KASAÏ, en République Démocratique du Congo. Cependant, cette étude ne se prétend point apodictique.